Le premier constat unanime dans les écoles, c’est la fatigue des enfants… alors que la réforme devait alléger leurs journées. Mais le temps en grande collectivité n’a pas évolué et les locaux parisiens ne permettent pas l’organisation de temps calmes en petits groupes dans des lieux insonorisés. Pire, nos enfants ont perdu leurs repères dans la semaine et dans l’école et cette réforme affaiblit leur autonomie. Comment s’y retrouver quand aucun jour ne se suit au même rythme et que l’on passe en une journée entre les mains de 4 à 5 personnes différentes ? Comment s’y retrouver quand la salle de classe est à la fois un lieu d’apprentissage avec l’enseignant(e) et le lieu des ateliers ? La réforme risque d’aggraver l’échec scolaire au lieu d’y remédier…
La promesse d’un montage d’activités périscolaires « temps de plaisir et de découvertes » a accouché d’une souris. Pour beaucoup d’élèves, les ateliers sont de la garderie… Évidemment dans certaines écoles « vitrines » la mairie a mis le paquet : théâtre, sport, musique voire initiation aux langues étrangères ! Cette rentrée accentue les inégalités d’un arrondissement à l’autre, d’une école à l’autre et même entre les élèves au sein d’une même école. Et si la concurrence pour les activités périscolaires était l’avenir de cette réforme mal ficelée ?
Les locaux sont inadaptés ! En maternelle, les ASEM étant mobilisés pour animer des ateliers (sans la moindre formation à ce jour), des temps de ménage ont été supprimés : les cours, les préaux et les toilettes ne sont plus nettoyés régulièrement. Et les directeurs tremblent à chaque sortie de perdre un élève.
Si le gouvernement et la mairie de Paris veulent développer les pratiques artistiques et culturelles pour le plus grand nombre, pourquoi n’avoir pas multiplié le nombre de places dans les conservatoires et les centres d’animation ?
Comment faire croire qu’un atelier trimestriel avec un animateur disposant au mieux d’un BAFA va être équivalent à un enseignement dispensé par un professionnel au terme d’au moins 5 ans d’études ?
Nous exigeons un état des lieux réel de la situation et des moyens immédiats en termes d’embauche, de formation, de locaux, de projets !
Avec le collectif « Prenons le temps pour nos enfants », revendiquons :
Des conditions d’encadrement décentes pour le périscolaire
- Le retour à un taux d'encadrement d'1 animateur pour 10 enfants en maternelle et 1 animateur pour 14 enfants en élémentaire (contre 1 à 14 et 1 pour 18 avec les nouveaux rythmes)
- Des moyens spécifiques pour les élèves en situation de handicap
- Des garanties sur le niveau de recrutement et la formation des animateurs, y compris ceux employés par les associations proposant des activités
- Des garanties sur les taux d’encadrement pendant les séquences de formation des animateurs et le remplacement des animateurs en formation
- Un vrai plan de recrutement d’animateurs qualifiés et de titularisation des animateurs pour mettre fin au turn over dans les écoles
Des garanties sur l’hygiène dans les écoles
- Le recrutement d'au moins un-e ATE par école (au moins en maternelle)
- Aucun temps de ménage sacrifié par cette réforme
Un plan de réfection des écoles
- Extension des écoles ou création d’écoles pour développer partout les espaces nécessaires au périscolaire
- Insonorisation des locaux
La clarification du projet du périscolaire
- Harmonisation de la qualité et la quantité de l'offre périscolaire dans toutes les écoles parisiennes : pas de périscolaire à deux vitesses !
- Développement d’ateliers à projet éducatif ou d’éveil et non à vocation d’apprentissage : la mairie n’a pas à prendre la place l’Éducation nationale
- Des projets cohérents avec les projets d’école
L’information des parents et la transparence sur la réforme
- Communication dans chaque école d’informations précises sur les animateurs et les ateliers, information des parents de l'atelier auquel les enfants participent.
- La communication d'une liste détaillée des associations mandatées par la mairie et du contenu de leur projet
- Une complète transparence sur le financement des associations suite à l'appel d'offres lancé par la mairie de Paris.
Une réflexion sur les horaires des ateliers et l’application de cette réforme en maternelle
- Lancement d’une réflexion sur l’organisation temporelle de la semaine et d’un état des lieux sérieux sur l’impact des nouveaux rythmes sur la fatigue et la scolarité des enfants pour remise à plat en 2014
- Moratoire sur l’application de la réforme en maternelle
- Respect des fondamentaux dispensés par l’école et travail en cohésion avec les équipes enseignantes
Pour la rentrée 2014, nous demandons une réforme cohérente de l’école et une réflexion sur son articulation possible avec les temps périscolaires. Nous demandons une réelle concertation avec les parents et les professionnels concernés.