L'hôtel de ville aime nous vendre du rêve dans cette réforme des rythmes scolaires. Désormais le périscolaire ne sera plus qu'un temps de "plaisir et de découverte" dans lequel les élèves pourront goûter à de multiples activités de qualité. Aller dans les structures associatives de quartier, au musée... mais il nous dit aussi que ces structures viendront à l'école, notamment les conservatoires !
Nous l'avons dit, un des défauts majeurs de la façon dont est mené cette "concertation" c'est qu'à tout faire pour lancer la réforme en 2013, on ne prend pas la question des rythmes dans leur globalité... et surtout, on n'entend pas l'ensemble des acteurs concernés. Alors nous avons choisi de laisser aussi parler les professeurs des conservatoires, en publiant ici un communiqués d'un de leur syndicat.
On verra que les professeurs de conservatoire n'ont pas l'air de penser qu'il est si facile et si pertinent de faire entrer un quelques mois le conservatoire dans toutes les écoles. Là encore, la question des moyens mérite d'être posée disent les acteurs... comme les objectifs clarifiés ! Et si on prenait le temps d'une vraie concertation impliquant l'ensemble des acteurs concernés ?
M Bruno Julliard a dénoncé le soi-disant conservatisme des représentants syndicaux enseignants pour défendre une réforme contestable dont il est lui-même partie prenante. Les conservatoires parisiens sont aussi dans son champ de mire.
Car aujourd’hui, deux réformes menacent les pratiques artistiques dispensées par les conservatoires : celles des rythmes scolaires et une autre réforme « souterraine » conduite par l’adjoint à la culture et le BEAPA (bureau des enseignements artistiques et des pratiques amateurs.
Les professeurs des conservatoires aimeraient bien être informés de la réflexion et des projets de réforme de la Ville, mais ce n’est hélas pas le cas. Les syndicats aussi, mais il faut attendre pour permettre sans doute aux politiques et à l’administration de passer en force.
Malgré les consignes de silence quelques «affirmations et infos » circulent.
« Les conservatoires sont trop élitistes. »
Pourtant les files d’attente lors des inscriptions n’en finissent pas ! Les parisiens seraient-ils trop élitistes ?
Alors comment faire pour faire baisser la demande : en baissant l’offre ?
Et comment faire baisser l’élitisme : en raccourcissant le temps de formation et le cursus, ce qui permettrait peut-être aussi de faire des économies ?
L’accès aux conservatoires des enfants de CP et CE1 ne sera-t-il plus permis dès septembre 2013 ?
Les deux premières années des cursus du conservatoire pourraient ainsi être confiées aux professeurs de la ville de Paris dans le cadre des écoles primaires parisiennes. Quand on sait que celles-ci n’ont déjà pas aujourd’hui les moyens nécessaires pour leurs propres missions, c’est très inquiétant !
Pour le SUPAP-FSU accroître les moyens de l’enseignement artistique au sein de l’école est une bonne chose, mais pas au détriment d’une formation approfondie quand elle est choisie.
Des passerelles peuvent être réfléchies et envisagées entre les écoles et les CMA, mais elles doivent permettre d’étendre les possibilités pour les jeunes enfants et non casser ce qui existe.
La réforme des rythmes scolaire s’imbrique bien dans ce projet.
Si elle est appliquée, cette réforme va entrainer la fermeture des conservatoires aux jeunes élèves le mercredi matin et donc amoindrir encore l’offre. Les professeurs ne pourront reporter leurs cours l’après-midi, celle-ci étant déjà remplie.
Comment ces professeurs vont-ils pouvoir accomplir leurs horaires et leurs missions ?
En étant envoyé dans les écoles ? Sur quel objectif artistique et pédagogique ? Défini par qui ? Sur le temps scolaire ou périscolaire ?
Les compétences des personnels des conservatoires, très qualifiés tant sur le plan de la pratique artistique que pédagogique, ne vont-elles pas être dévaluées et/ou sous employées ?
Le SUPAP-FSU respecte tous les personnels, leurs métiers, les compétences de chacun et souhaite que les missions de chacun restent claires.
La démagogie de certains ne peut conduire qu’à la confusion et à un appauvrissement artistique général.
Les décisions ne peuvent être uniquement prises dans des bureaux ministériels ou municipaux. Le bla bla idéologique des politiciens ne saurait se substituer à la réflexion des acteurs réels : les professeurs des conservatoires, les parents, la communauté culturelle, artistique et éducative et même les enfants.
Les intérêts sociaux des personnes ne sont pas non plus assurés par les idéologues et technocrates, c’est pourquoi il est nécessaire de s’unir, de débattre, de se mobiliser tous ensemble.
LE SUPAP-FSU appelle à une réunion (sur le temps de travail) de tous les personnels des conservatoires
le 22 mars 2013 de 10h à 12h, à la Bourse du travail, salle Eugène Pottier (3 rue du CHATEAU D’EAU)
Sur les objectifs :
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Le report de toute réforme prévue en 2013.
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Pas de réforme des rythmes scolaires et des conservatoires sans débat, sans concertation et sans accord avec les personnels et les organisations syndicales.
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Défense des personnels et des programmes artistique et éducatifs !
Le SUPAP-FSU invite toutes les organisations syndicales en accord avec ses principes à participer à cette réunion
FAITES CIRCULER, SOYONS NOMBREUX !
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